Quand le chasseur devint éleveur : Petite histoire de l’élevage, 1ère partie

Pour les végétaliens, les « vegan » et autres radicaux surtout nourris de certitudes, chaque crise sanitaire de la viande ou des produits laitiers est prétexte à justifier leur idéologie sectaire. Les extrémistes de tout bord rivalisent dans l’excès : l’homme serait végétarien par nature et n’aurait aucune bonne raison de manger des animaux. C’est oublier un peu vite l’histoire et la place essentielle que l’élevage a de tout temps occupé dans notre alimentation.

Troupeau-Maroc

Bien avant ses premières tentatives agricoles, pour semer et récolter des céréales, l’Homme avait domestiqué avec succès certaines espèces qu’il se contentait de chasser jusqu’alors. Dès ses débuts, la domestication a eu pour vocation de compléter le régime des humains. De tout temps, l’élevage a permis aux hommes de survivre à de terribles périodes de disette (froid, sécheresse, …).


Plutôt que de piller des nids, élever des oiseaux a permis de collecter des œufs à proximité des habitations. Les humains découvrirent aussi très vite que le lait des chèvres ou des brebis permettait de sauver la vie du nourrisson dont la mère n’avait pas survécu à l’accouchement.

Traite-Salers-Cantal-Peinture

©photo: peinture originale de François BERTHOU

Le partage du lait
Aujourd’hui encore dans le Cantal, les vaches de race Salers ne se laissent traire qu’en présence de leur veau. Réminiscence d’un temps où l’homme partageait le lait avec ce dernier. L’éleveur eut l’idée de choisir, pour la reproduction, les vaches qui se laissaient traire en l’absence de leur veau, ce qu’acceptent aujourd’hui 95% des races bovines grâce à cette sélection génétique.
Cette recherche de productivité a conduit à la spécialisation des races. Avec ses avantages et les inconvénients liés à ses excès, pour notre environnement ou le bien-être animal. Aujourd’hui, la traite ne consiste certes plus à prélever l’excédent de lait disponible après la tétée du veau…

Tarentaise-Foin« Bêtes à manger du foin ! »
Puis notre éleveur découvrit que les mâles ne produisaient pas de lait ! Sachant qu’un taureau suffit à la fécondation d’une trentaine de vaches ou plus, il imagina d’élever les veaux « bonus » pour en consommer la viande. Non seulement cela limitait considérablement les contraintes et les risques liés à la chasse, mais notre ancêtre découvrit un autre atout des ruminants : ils se nourrissent d’herbe !

L’herbe contient de la cellulose végétale que nous sommes totalement incapables de digérer, mais elle est disponible à profusion, presque partout où nous vivons. La vache peut aussi se nourrir de foin, et nourrir un veau de son lait en plein hiver. Et l’homme de profiter du veau à la fin de cette période délicate, quand le le stock de céréales de l’année précédente est épuisé, alors que les nouvelles récoltes ne sont pas encore là…

Sans même parler des conclusions des anthropologues, qui estiment que le développement intellectuel de l’homme est corrélé à sa consommation de produits animaux, il convient de nous rappeler que notre consommation d’œufs, de fromage ou de viande, est issue d’une longue expérience de l’élevage, que l’on retrouve partout dans le monde, sous toutes les latitudes.  (à suivre…)

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