Selon le point de vue où l’on se place, dans le concert « du pour et du contre », on utilisera le terme de « pesticides » ou de « phytosanitaires » pour parler d’une seule et même chose. En apparence seulement. Car si le choix délibéré de tel ou tel mot sert une cause ou un intérêt plutôt qu’un autre, on ne parle pas tout à fait d’une seule et même catégorie de produits. A peu de choses près…
Lors de tout débat ou au fil des articles, dans la presse ou en ligne, on peut instantanément identifier les convictions d’un intervenant ou auteur, selon le terme employé. Tel militant de la cause environnementale parlera toujours de « pesticides » quand les fabricants communiqueront sur leurs spécialités « phytosanitaires ». Ce dernier terme évoque la finalité des produits utilisés pour traiter une ou des plantes, à savoir assurer le bon état de santé d’une culture, en vue de garantir une récolte. Le terme exact reconnu par le code rural est même « phytopharmaceutiques ». En quelque sorte, il s’agit d’une forme de médicament pour les plantes, comme ceux que nous utilisons en médecine humaine ou vétérinaire dans la lutte contre les maladies ou les parasites.
Pas seulement une question de sémantique
Il existe cependant un différence entre ces mots choisis selon une opinion. En effet, le terme « pesticides » regroupe les substances chimiques destinées à repousser, détruire ou combattre les ravageurs et les espèces indésirables de plantes ou d’animaux causant des dommages aux aux produits agricoles, et denrées alimentaires. Ils comprennent les substances appliquées après récolte pour empêcher leur détérioration pendant le stockage ou le transport.
Pesticides = phytosanitaires (ou phytopharmaceutiques) + biocides
Le mot « phytosanitaires » désigne plus spécifiquement les utilisations végétales des pesticides (agricole et non agricoles, comme dans les jardins ou espaces verts). On trouve donc dans cette catégorie les insecticides, les herbicides ou les fongicides (contre les champignons et moisissures indésirables). Mais pas les conservateurs alimentaires ni les anti-germinateurs de pommes de terre, par exemple. Ceux-ci entrent dans une tierce catégorie, celle des « biocides », dont font partie le savon, l’alcool ou l’eau de javel (les désinfectants en général).
Dans « pesticide », il y a « peste »
Littéralement, ce mot concerne un produit destiné à « tuer le fléau », donc à prévenir ou éliminer une maladie, de manière générale. Il est intéressant de constater que les militants écologistes de toute obédience emploient volontairement ce terme pour la crainte qu’il inspire. Car paradoxalement, on y entend surtout le mot « peste », donc la maladie elle-même. Avec tout ce que cela peut évoquer en termes de virulence, de danger et d’épidémie… Dans ce cas, il serait pertinent d’employer ce mot pour désigner les antiseptiques et les antibiotiques, car il s’agit bien, là aussi, de prévenir nos maladies…
Ce qu’il faut retenir : La présente synthèse n’a pas pour objet de juger de l’utilité ou de la dangerosité de certains pesticides (autres articles à venir), mais de nuancer le vocabulaire usité.
- Les mots « pesticides » et « phytosanitaires » sont souvent employés à tort car ils ne désignent pas exactement la même chose.
- D’origine naturelle ou de synthèse, ils ont tous pour finalité de protéger, de soigner ou de guérir, de manière préventive ou curative.
- Certains pesticides, les « phytosanitaires », concernent spécifiquement les plantes et leurs maladies.
- Le mot « phytosanitaires » désigne donc exclusivement des produits destinés à la protection des plantes.
- L’usage du mot « pesticides » pour désigner cet usage est, en conséquence, souvent abusif ou orienté.